Forme Cardiorespiratoire : Les Bienfaits Sur La Mortalité Prématurée Suraffichés ?

une nouvelle étude sème le doute sur l’ampleur réelle des bienfaits de la forme cardiorespiratoire sur la réduction de la mortalité prématurée. Les résultats suggèrent que l’association inverse entre une bonne condition physique et un risque réduit de décès pourrait être surestimée. Cette découverte remet en question la validité des études observationnelles antérieures.

Une Analyse Surprenante Révèle Des Associations Inattendues

Marcel Ballin, chercheur spécialisé en santé publique, souligne que de nombreuses études ont déjà démontré un lien entre l’exercice physique, une bonne condition cardiorespiratoire et une diminution du risque de décès prématuré dû à diverses maladies. Cependant, cette nouvelle recherche met en lumière une association similaire entre la forme cardiorespiratoire et la réduction du risque de décès accidentel, soulevant des interrogations sur la validité de l’association initiale.

L’étude suggère que les personnes ayant une bonne condition physique pourraient différer de celles ayant une condition physique plus faible sur d’autres aspects cruciaux, non pleinement pris en compte dans les études précédentes. Ces différences pourraient influencer le risque de mortalité, indépendamment de la forme cardiorespiratoire.

Méthodologie Rigoureuse : L’Analyse Avec Contrôle Négatif

L’étude a analysé les données de 1,1 million de participants, âgés en moyenne de 18 ans au moment de l’inclusion. Les participants ont été répartis en cinq groupes en fonction de leur condition physique et suivis jusqu’à l’âge de 60 ans,ou jusqu’à leur décès. Les causes de décès ont été identifiées grâce aux registres de décès.

Les chercheurs ont utilisé une méthode appelée “analyse avec contrôle négatif” pour évaluer la validité des résultats. Cette méthode consiste à comparer les résultats associés à un critère principal avec ceux associés à un critère pour lequel aucune association ne devrait être observée.

Des Résultats Contradictoires ?

L’analyse a pris en compte des facteurs de confusion potentiels tels que l’IMC, l’âge, le revenu et le niveau d’éducation des parents. Les résultats ont révélé que :

• Le groupe ayant la meilleure condition physique présentait un risque de décès par maladie cardiovasculaire inférieur de 58 %, un risque de décès par cancer inférieur de 31 % et un risque de décès toutes causes confondues inférieur de 53 % par rapport au groupe ayant la condition physique la plus faible.
• Cependant, un lien similaire a été observé entre la condition physique et le risque de décès par accident aléatoire (accidents de voiture, noyades, homicides). Or, ces causes de décès ne devraient pas être associées à la condition physique. les jeunes hommes ayant la meilleure condition physique présentaient un risque de décès par accident aléatoire inférieur de 53 %.
• La comparaison entre frères et sœurs de conditions physiques différentes a révélé une association similaire avec la mortalité par accidents, suggérant une surestimation de l’ampleur de l’association inverse entre forme cardiorespiratoire et mortalité prématurée.

Ces résultats suggèrent que l’impact de la forme cardiorespiratoire sur la mortalité pourrait être surestimé. D’autres recherches corroborent ces conclusions.

Implications Pour La Santé Publique

selon les auteurs, cette nouvelle analyse offre une perspective plus nuancée. Bien qu’elle ne remette pas en question l’importance de l’activité physique, elle souligne la nécessité de baser les interventions de santé publique sur des estimations fiables.